Sans micro, pas de guitare électrique. Ce petit accessoire indispensable, présent sur la grande majorité des modèles vendus dans le commerce, apporte à l'instrument sa couleur, son registre. Il peut ainsi être changé selon les souhaits du guitariste, pour approcher au plus près le rendu sonore qu'il aimerait obtenir. Comment choisir des micros adaptés pour sa guitare ?
Petite histoire du micro de guitare électrique
Avant l'électricité, les instruments devaient compter sur leur seule capacité de résonance pour se faire entendre. La guitare acoustique, bonne élève en la matière, disposait d'une portée suffisante pour régaler les oreilles d'un petit auditoire -salon, salle de repas, coin de rue. À partir des premiers systèmes de sonorisation, dont la paternité reviendrait à Émile Berliner avec son gramophone en 1877, les musiciens bénéficient peu à peu d'un volume audible supérieur, propice aux concerts de plus grande envergure.
Les véritables micros dédiés aux instruments font leur apparition au début du XXème siècle. La marque Gibson s'empare du secteur en produisant la toute première guitare électrique, équipée du "Charlie Christian", un micro à simple bobinage. Vient ensuite son concurrent Fender qui ajoute un deuxième aimant au processus. Cette amélioration soulève cependant un nouveau problème : le micro capte toutes les interférences environnantes, comme l'éclairage, les écrans, les transformateurs électriques, avec à la clé un bourdonnement désagréable en sortie.
C'est en 1955 qu’apparaît le humbucker, un double micro dont les aimants sont inversés, annulant ainsi l'effet indésirable. Par la suite, la technologie permet de développer des micros simples mais enrichis d'un double bobinage, qui annule le problème précédent.
Comment fonctionne un micro de guitare ?
Les micros, généralement au nombre de deux ou trois sur l'instrument, produisent un signal électrique transmis à l'amplificateur. Pour comprendre ce processus, il faut décomposer l'outil. Qu'est-ce-qu'un micro de guitare, au juste ? Un ou deux aimants, entourés d'une bobine de fil de cuivre, qui produisent un champ magnétique. Lors de la vibration de la corde, fabriquée dans une matière propice à la magnétisation, ce champ se trouve perturbé. Une force se crée dans la bobine et influence le signal transmis. Ainsi, plus la corde vibrera rapidement, plus le signal électrique envoyé vers l'amplificateur sera élevé.
En fonction du style de musique de prédilection, chaque guitariste recherche la combinaison de micros qui lui apportera le son espéré. Bien que les chercheurs réussissent régulièrement à produire des micros d'une grande efficacité, les micros vintage ont toujours la côte pour leur grain si particulier qui peut apporter une véritable richesse au son, une identité musicale.
Un professeur de cours particulier de guitare à domicile pourra vous renseigner en détail sur les différents accessoires à utiliser en complément de votre guitare pour créer la sonorité parfaite.
Les différents types de micros
Comme vu précédemment, deux types de micros coexistent : le simple bobinage (single coil) et le double bobinage (humbucker), selon la qualité de la bobine qui les entoure.
Les micros à simple bobinage
- Retranscrit bien les différentes notes
- Son clair, précis, claquant
- Niveau de sortie moins élevé, qui délivre chaque variation de volume
- Efficace pour les sonorités médiums et aiguës
Les micros à double bobinage
- Retranscription des notes plus globale
- Son puissant, compacté, chaud
- Niveau de sortie élevé, permet la distorsion
- Efficace pour l'amplification des basses et des médiums
Micro passif ou micro actif ?
Tous les micros sont initialement passifs. Ils se contentent de retranscrire le signal électrique et de le diriger vers l'amplificateur. Certains d'entre eux cependant contiennent un petit système de pré-amplification, qui les rend actifs. Ils nécessitent une alimentation par piles.
L'intérêt d'utiliser un micro actif repose sur la qualité du signal. En effet, la pré-amplification abaisse la sensibilité aux bruits parasites, et réduit également la perte du signal occasionnée par l'utilisation de longs câbles de raccord. Les systèmes de sonorisation actifs retranscrivent mieux certaines fréquences ignorées ou étouffées par le système passif.
Au niveau sonore, les micros actifs contiennent généralement un aimant en céramique qui produit une attaque dynamique, coupante et puissante, particulièrement appréciée dans le rock et le métal. Les micros passifs, plutôt construits avec de l'alnico, apportent un son plus chaleureux. Pour apprendre à jouer du blues, c'est le compagnon idéal.
Les micros de guitare peuvent-ils changer complètement le son d'une guitare ?
Contrairement à l'idée reçue, un système de micro n'ajoute pas de son à l'origine du signal. C'est-à-dire qu'il ne peut pas créer des sonorités inexistantes. Sur une guitare de mauvaise qualité, le micro servira simplement à amplifier un signal désagréable pour les oreilles et ne pourra en rien en améliorer la qualité.
En revanche, une bonne guitare équipée de micros bas de gamme ne pourra pas exprimer tout son potentiel. La combinaison idéale reste donc de jouer sur un instrument de bonne facture, qui possède du sustain de base, avec une couleur sonore intéressante, accessoirisé de micros adéquats selon le registre du guitariste.